L’Ordre national des pharmaciens du Burkina Faso (ONPBF) a organisé son 6ème Congrès ordinaire sous le patronage du Premier ministre Paul Kaba Thiéba. La cérémonie d’ouverture des travaux a eu lieu le 07 juillet 2017 dans la salle des conférences de Ouaga 2000.
« Exercer sa profession avec qualité, une exigence pour les pharmaciens ». C’est le thème retenu par l’Ordre national des pharmaciens du Burkina Faso (ONPBF) pour le 6ème Congrès ordinaire qu’il a tenu le 07 juillet dernier. A entendre le Président de l’Ordre, Dr Alfred Sandouidi, ce thème traduit l’état d’esprit des pharmaciens du Burkina Faso et l’orientation qu’ils souhaitent donner au futur de la profession de pharmacien. « La mise en œuvre du Programme démarche qualité, initié par l’Ordre, nous permettra d’assurer non seulement une dispensation optimale des médicaments mais aussi de moderniser et organiser l’officine suivant les normes édictées par la réglementation » a-t-il déclaré lors de la cérémonie d’ouverture des travaux.
Les pharmaciens sont en contact permanent avec les patients. « Et ce patient est devenu un client/consommateur avec des attentes et des niveaux d’exigence de qualité de service de plus en plus grands et sont désireux d’être des acteurs actifs de leur prise en charge médicale et thérapeutique. Et il est impératif pour nous de nous adapter si nous voulons toujours mériter la confiance qu’ils placent en nous » a affirmé le président de l’Ordre des pharmaciens.
« Il ne saurait y avoir de conflit entre l’Ordre des médecins et celui des pharmaciens »
Le 6ème Congrès de l’ONPBF a servi de cadre pour discuter de l’antibiorésistance, résultat des mauvaises pratiques d’utilisation des antibiotiques d’ici et d’ailleurs. Il s’est agi en effet « de cerner la problématique, d’identifier les responsabilités des pharmaciens et de déterminer leur contribution pour lutter efficacement contre l’antibiorésistance qui ne connait pas de frontières et qui se propage au gré et au rythme des flux continus des populations ». Le président de l’Ordre a aussi pointé du doigt les pratiques illicites dans la chaîne de distribution des médicaments. Des pratiques, qui selon lui, ne garantissent pas la traçabilité des médicaments. Aussi, s’est-il inquiété des insuffisances observées au niveau des dispositions réglementaires organisant la pharmacie hospitalière. Ces insuffisances, selon lui, constituent des failles dont se servent certains « pour s’adonner à la vente illicite de médicaments au mépris des règles éthiques et déontologiques, tentant par des manœuvres indécentes de susciter, sinon d’instiguer une confrontation entre pharmaciens d’officines et promoteurs de cliniques privés ». Dr Sandouidi a aussi rappelé à l’ordre les « confrères installés dans le confort des grandes villes qui, pour des raisons purement spéculatives, mettent en péril la survie des officines des jeunes confrères nouvellement installés en provinces ». Un comportement qu’il « juge incompréhensible et moralement inacceptable». Le président de l’ONPBF a même souligné « son incompréhension de l’analyse et des prises de paroles polémiques du ministère de la santé à ce sujet, en 2016 ». A l’entendre, « la cohérence et la constance doivent être des exigences dans l’interprétation des textes ».
Des mises au point, il y en a eu. En effet, Dr Alfred Sandouidi a tenu à dire au Pr Ali Niakara, Président de l’Ordre des médecins « qu’il ne saurait y avoir de conflit entre l’Ordre des médecins et celui des pharmaciens. Des désaccords sont possibles ». Mais, dit-il, « nous devons cultiver la collaboration interprofessionnelle ».
Dans son adresse, le Président a rendu hommage au Dr Jean Marie Sawadogo qui s’en est allé. Il a souhaité que l’exemple de vie du défunt et les valeurs qu’il a incarnées et défendues se perpétuent et restent à jamais gravés dans les mémoires des confrères pharmaciens.
Plus de 200 pharmaciens du Burkina se sont mobilisés pour le 6ème Congrès du 7 juillet 2017. Et c’était l’occasion pour le Président de l’Ordre d’évoquer le projet de construction de la « Maison du pharmacien » et d’inviter les uns et les autres à contribuer pour que le projet devienne réalité. Et au représentant du ministre de la Santé, Dr Dieudonné Ouédraogo de fonder l’espoir qu’à terme ce projet puisse permettre aux pharmaciens d’avoir un cadre adéquat à l’image des ambitions de la profession.
D’ailleurs, il a mentionné qu’aucune politique de santé efficace et cohérente ne peut se mettre en œuvre sans la contribution des pharmaciens, qui sont les experts du médicament. A travers son représentant, le ministre de la Santé Nicolas Meda, a pris l’engagement de renforcer les ressources humaines pharmaceutiques et leur promotion au sein du ministère de la Santé. Il a aussi apporté son soutien et ses encouragements pour l’organisation du prochain Forum pharmaceutique international qui se tiendra à Ouagadougou en 2018.
Françoise DEMBELE