Selon le ministère de la Santé, plus d’un quart de la mortalité maternelle au Burkina Faso, soit 25%, est imputable à l’avortement non sécurisé, une proportion extrêmement élevée, comparé au taux mondial qui est de 13%. Les données provenant d’une étude menée par Guttmacher ont montré que 105 000 avortements ont eu lieu au Burkina Faso en 2012, et qu’approximativement 50% d’entre eux ont été suivis de complications. C’est dire que les avortements clandestins continuent de causer beaucoup de dégâts au sein de la gente féminine. En guise d’information et de sensibilisation, l’Association pour la promotion des femmes et le développement inclusif a organisé au profit des femmes et des jeunes de la commune de l’Arrondissement 3 une séance de causerie. C’était le 23 janvier 2020 à Ouagadougou.
C’est environ 170 personnes qui ont été touchées par la séance d’information éducation communication/Communication pour le changement (IEC/CCC) organisée par l’Association pour la promotion des femmes et le développement inclusif. Le public ciblé était composé de femmes en âge de procréer. Au cours de la séance, les sujets traités tournaient autour « du droit des femmes et des hommes à la santé de la reproduction, les avortements et ses conséquences sociales dans le monde et au Burkina Faso et les raisons du recours à l’avortement ». D’autres thèmes tels que « la catégorie de personnes qui a recours à l’avortement, les fondements sociologiques de l’avortement dans la culture Burkinabé, les lois qui encadrent l’avortement au Burkina Faso et les attitudes des professionnels de santé vis-à-vis des clientes qui ont besoin soit de l’avortement ou des soins après avortement » ont aussi été traités. La causerie a été co-animée par Sylvie Zoungrana, sage-femme au Centre médical urbain avec des interventions de Wahabou Sanfo, Secrétaire général de l’Association et Maïeuticien, Attaché de santé en gynécologie et obstétrique.
La communauté a aussi apporté sa caution à cette rencontre à travers Aminata Sanfo. Elle a remercié l’Association pour les informations données relativement à l’avortement sécurisé, un thème sensible. Elle fait remarquer que ce sont des informations qui seront utilisées à bon escient parce que « l’avortement clandestin est un problème de santé public car chaque jour des femmes et des filles meurent pour avoir essayé d’avorter de façon illégale ».
Par Françoise DEMBELE