Peste à Madagascar: de nouvelles mesures pour les enterrements

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Ce 12 mars à Madagascar, le ministère de la Santé et ses partenaires signaient un document majeur, le « protocole des enterrements dignes et sécurisés des personnes décédées de la peste ». Derrière cet intitulé se cache une avancée pour les familles des victimes et dans la lutte contre la peste : un consensus enfin trouvé entre respect des traditions funéraires ancestrales et la sécurité sanitaire.

Durant le pic de l’épidémie de peste à Madagascar, de nombreuses familles ont caché le décès d’un proche par peur de voir le corps confisqué et de ne pouvoir l’enterrer selon les rites funéraires traditionnels, d’après Mamy Andriamanarivo, le ministre de la Santé.

« Pendant l’épidémie, ce qui a fait mal à la population, c’est « l’enterrement sécurisé », explique le ministre. C’est-à-dire que les membres de la famille ne pouvaient pas toucher au corps, ni le laver, ce qui est contraire à la coutume malgache, ni l’enterrer dans le tombeau familial. Mais maintenant donc, la nouveauté, c’est le mot « digne ». C’est-à-dire qu’on respecte les us et coutumes mais aussi tout ce qui est sécurité sanitaire ».

Pour trouver un juste consensus entre les considérations biomédicales et les valeurs socioculturelles malgaches, les scientifiques auteurs du protocole ont consulté les chefs traditionnels du pays. Ils ont aussi pris en compte les retours d’expérience des épidémies d’Ebola.

« Lever la stigmatisation »

Le document, intitulé « protocole des enterrements dignes et sécurisés des personnes décédées de la peste », donne donc des consignes : toilettage et désinfection du cadavre obligatoire par des équipes formées spécialement, incinération des vêtements du défunt, conservation du corps dans un sac mortuaire fourni par les autorités, interdiction de procéder au « famadihana », le retournement des morts, pendant sept ans.

Le texte comporte pas moins de 30 directives strictes, en contrepartie desquelles les corps sont rendus aux familles. Il s’agit d’un processus coûteux et contraignant mais nécessaire à plus d’un titre, explique Charlotte N’Diaye, la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Madagascar.

« On a pensé qu’en permettant aux communautés de pouvoir enterrer selon leurs traditions, des personnes décédées de la peste, on pourrait lever la stigmatisation et enfin considérer la peste comme une maladie comme une autre, une maladie dont on peut guérir si l’on est soigné à temps », explique-t-elle. L’an passé, l’épidémie de peste pulmonaire urbaine a fait plus de 200 victimes à Madagascar.

Source : RFI

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